lundi 30 avril 2007

le bonheur est dans les pieds

1) ma mère, qui mérite le prix de la meilleure préparatrice de care package au monde, m'envoie la boîte #2 jeudi dernier

2) la poste arrive ce midi

3) j'ouvre la boîte et je trouve une paire de Crocs bleu poudre.

4) j'enlève immédiatement mes souliers pour essayer les sabots.

5) après une vingtaine de minutes, je décide que je ne mettrai plus jamais aucun autre soulier.

6) conclusion, Crocs = bonheur

... il faut croire que si mes pieds sont heureux, la tête suit...

Merci maman!!!

(ils sont en genre de caoutchouc un peu squishy, qui se moule au pied, et ils sont plus légers que mes gros bas de laine, et ils tiennent bien au pied, et ils ne frottent pas, et ils sont parfaits)

dimanche 29 avril 2007

Je suis une princesse



la preuve, c'est que je porte si bien la couronne

CQFD

petit matin

il est 4:00 du matin, je viens de rentrer à la maison. Je crois que je me suis finalement trouvé une amie 'stable' à Chch! Yé!

Kirstin - a.k.a. Kirsty Sarah, ou KS - est ambassadrice couchsurfing pour la ville de Chch. C'est elle qui célébrait son anniversaire la fin de semaine dernière et qui a eu droit au striptease... Elle a partagé l'hébergement des Boys avec moi durant la semaine dernière, et était présente lors de l'opération Free Hugs. Elle est gentille, un peu folle, et très très cool. C'est bon signe.

Le pourquoi du comment du fait que je rentre encore une fois aux petites heures du matin - tout à fait sobre, je tiens à le préciser - c'est que KS m'a emmenée danser dans différents bars de Chch. J'ai vu le meilleur, j'ai vu le pire.

Dans le meilleur - Cartel, un tout petit bar qui joue de l'excellente musique et offre des Mojitos du tonnerre si on demande le bon barman - j'ai eu la surprise de voir arriver le Dr. Gallavin, mon directeur de programme de LLM... une chance que la musique était forte, parce que je n'aurais pas su quoi dire.

Dans le pire - Holy Grail, un meat-market digne de la rue St-Laurent, mais pathétiquement à moitié vide - j'ai eu droit à la performance de Molly, une amie de KS, qui connaît par coeur et danse à merveille la chorégraphie de Call On Me en synchronisme parfait avec le vidéo sur les écrans géants. Je crois que l'expérience peut être qualifiée de surréaliste.

Le plus beau dans tout ça c'est que KS a grandi et vit ici à Chch, sans intention de partir à son tour, et connaît tout plein de gens qui vivent ici sans intention de partir. La stabilité se rapproche, je le sens!

vendredi 27 avril 2007

Un départ après l'autre

Callum, qui devait initialement être à Chch pour deux mois, repart en Thaïlande lundi matin après seulement trois semaines.

Tom-le-coloc-anglais-cardiaque a finalement eu le feu vert de son médecin pour prendre l'avion sans danger et devrait partir à son tour d'ici une semaine.

Peter repasse en Cour lundi matin. Si tout fonctionne comme prévu, sa demande de diversion (une 2e chance, du remord, pas de casier judiciaire) sera acceptée, il écrira une lettre d'excuses officielle à Bérénice, fera un don à un organisme de charité et il devrait être libre de repartir lui aussi vers la Thaïlande.

Naoya-le-coloc-japonais quitte Chch dans deux semaines je crois. Mariko partira un peu plus tard, le 21 mai.

Encore une fois je vais me retrouver avec une toute nouvelle maisonnée, à l'exception de Bérénice si elle arrive à se négocier un meilleur loyer pour garder sa chambre pour le reste de l'année. Inch'Allah!

jeudi 26 avril 2007

Les Boys

Les amitiés entre voyageurs se créent beaucoup plus rapidement que dans la 'vie de tous les jours'. Un intérêt commun pour le voyage et des histoires intéressantes pour commencer les conversations, une ouverture aux autres due à l'isolement du voyage - loins de tous ceux qui nous sont chers et du monde qui nous est familier - et la conscience que les connections, de courte durée, sont immédiatement intenses ou ne sont tout simplement pas.

J'ai rencontré Callum il y a deux semaines, vendredi dernier j'ai fait la connaissance de ses Boys - Josh, Bill, Chris et Andrew - et samedi Suvi et Heikki sont arrivés pour la fin de semaine. Nous avons passé l'après-midi tous ensemble pour l'opération Free Hugs, la soirée et une bonne partie de la nuit aussi, au party chez KS. J'ai paressé avec Suvi et Heikki toute la journée dimanche avant de les voir partir attraper le dernier autobus pour l'aéroport.

Lundi, Chris et Andrew sont arrivés en fin de soirée pour surfer nos sofas. Josh et Bill devaient passer les prendre autour de midi pour quelques jours d'excursion, mais Josh étant ce qu'il est (mal organisé), ils sont arrivés vers 17h30 et les plans ont été repoussés au lendemain. Après une journée avec les gars de Grande Prairie - et des heures d'excellente conversation m'amenant à conclure que les Albertains ne sont pas si pire que ça - nous nous sommes donc retrouvés avec 4 surfeurs pour la nuit. Ils nous ont fait à souper et la soirée s'est encore une fois étirée jusque vers 2 heures du matin.

Ils sont partis en camping hier et devaient être de retour ce samedi pour le party d'anniversaire de Bérénice. Mais les plans changent - particulièrement les leurs!

Ils sont revenus à Chch cet après-midi et quittent pour Picton, le traversier et l'île du nord demain matin. Ils rentreront tous en Amérique du Nord dans une ou deux semaines, Chris et Andrew surtout ont le mal du pays je crois. Être sur la route les aide à se changer les idées et à échapper aux blues de fin de voyage. Ils dorment chez KS ce soir, probablement beaucoup plus confortablement que sur le plancher de ma chambre, mais ont tout de même pris la peine de venir nous dire au revoir. Ils sont repartis il y a une heure.

Je ne les connais que depuis 6 jours et pourtant j'ai l'impression d'être devenue plus proche d'eux que de tous les gens que j'ai rencontrés à Chch jusqu'ici. C'est vrai que je ne suis pas arrivée à me faire une place à l'université, au milieu de tous les Allemands à l'attitude aliénante et des étudiants de première année de 18 ans, avec mes quelques heures de cours par semaine. C'est vrai que je n'ai pas cherché à sortir plus que nécessaire depuis mon arrivée pour trouver de possibles amis. C'est aussi vrai que l'arrivée de tous ces couchsurfeurs a coïncidé avec la fin de ma période 'ermite', mais c'est plus profond que ça. Autant il n'était pas possible de se rapprocher des Allemands à la faculté, autant il m'était impossible de ne pas immédiatement m'entendre avec les Finlandais et m'attacher aux Boys. Je les connais à peine et pourtant je les connais bien et je vais m'ennuyer d'eux - un instructeur de yoga spirituel, un hyperactif touche-à-tout, un intellectuel musicien qui se cherche une passion, un optimiste qui est heureux de profiter de la vie et du voyage.

Nouvelle mission: trouver des gens aussi intelligents et agréables et différents, qui seront en ville pour plus que quelques jours ou quelques semaines. Inch'Allah!

mercredi 25 avril 2007

ANZAC

Mercredi le 25 avril 2007 - ANZAC (Australia and New Zealand Army Corps) Day.



C'est un congé férié national - les épiceries sont toutes fermées jusqu'à 13h, les cafés aussi. Il y avait des cérémonies ce matin, mais elles ont eu lieu au lever du soleil et je dormais encore à poings fermés.

Je vais essayer de travailler un peu plus aujourd'hui. Mon étude a été un peu retardée hier par de la visite, mais les choses avancent et j'espère arriver à lire quelques dizaines de pages. Profiter de la journée de congé...

dimanche 22 avril 2007

2 films plus tard

quelques photos (R)

Après l'après-midi de câlins gratuits...


Bill le Californien


Heikki le Finlandais - lui et sa copine Suvi sont mes couchsurfers pour la fin de semaine. Ils sont arrivés tôt hier matin et après s'être promenés un peu en ville ils nous ont rejoint pour l'opération câlins.

... nous sommes rentrés nous reposer un peu avant d'aller chez Kirsty pour un party 'couchsurfing' - qui s'est avéré être son party d'anniversaire. Une excellent soirée, un peu mouvementée (voir la dernière photo) - et le premier house party de Bérénice!

Le rose me va si bien:



Bill le Californien & cie (Chris et Andrew de Grande Prairie, Alberta, Josh le Texan et Callum l'Écossais), qui étaient tous en robe de chambre pour l'occasion (par dessus leurs vêtements), ont décidé de célébrer Kirsty en lui faisant un striptease en lui chantant Happy Birthday. La chanson n'est pas très longue et ils n'ont pas enlevé grand chose de plus que leur robe de chambre et leur chemise. C'est à ce moment là que Gardner est sorti de la maison (le striptease avait eu lieu dans la cours) complètement nu:



Eh.

Kirsty a tenté de se sauver, il y a eu des cris d'exclamation et des regards horrifiés, un rire légèrement hystérique de la part de tout le monde - et Heikki avec sa caméra digitale pour capturer ce moment malheureusement inoubliable.

Je crois que nous allons nous en remettre éventuellement, mais encore sous le choc (et après être rentrés à 4 heures ce matin) nous avons décidé de passer un petit dimanche tranquille avec quelques films, du chocolat et des couvertures.

samedi 21 avril 2007

Why? (whywhywhywhywhywhy?????)

Parce que c'est fantastique, voilà pourquoi!

J'ai passé l'après-midi - de 14h30 à 17h - au coeur d'une opération Free Hugs. Nous étions une dizaine de 'huggers' et nous avons partagé le petit bonheur d'un gros câlin avec quelques centaines de personnes au centre-ville de Christchurch. Ce fut un succès!

C'est fascinant de voir la réaction des gens - certains sont curieux, certains se sauvent ou font tout leur possible pour nous éviter (pas facile quand nous prenons toute la largeur du trottoir!), plusieurs nous ont pris en photo ou nous ont filmé, et quelques personnes étaient visiblement très touchées du geste. La plupart des gens sont tout simplement heureux de recevoir un câlin 'gratuit' et continuent leur route avec un sourire un peu plus grand, mais la chose que tout le monde a en commun, c'est l'éternelle question - pourquoi?

Pourquoi faire des câlins à de parfaits étrangers? pourquoi une telle organisation? pour quelle organisation? pour une église? pour une école? pour recueillir des fonds? - on ne peut tout de même pas juste donner des câlins comme ça, sans raison particulière, simplement parce que ça fait du bien...

On a serré dans nos bras des hommes, des femmes, des enfants - deux d'entre eux m'ont emprunté mon affiche et sont allés faire le tour du marché pour donner des câlins à leur tour! trop cool! - des personnes agées, des étrangers, des kiwis, des touristes, un chauffeur de tramway, quelques automobilistes, les ados rebels du centre-ville, quelques travailleurs de la construction, un joggeur qui s'est fait attraper à une lumière rouge, un groupe de musiciens, une 'statue vivante' qui m'a ensuite volé mes lunettes fumées, quelques vendeurs au marché. Une véritable aventure!

J'aurai des photos bientôt, je vous le promets.

En attendant, allez donc faire un câlin à votre tour - je vous en fait un à distance - je vous le jure, ça fait vraiment du bien!!!

mardi 17 avril 2007

Tarte Tatin à la Pinard façon Bertrand

moi-z-et ma grande gueule...

Je lisais les Pinardises, debout dans ma cuisine en écoutant l'album fabuleusement pop de Mika, quand Tom est entré et m'a demandé ce que je mijotais. J'étais rendue à la page 258 - la tarte des soeurs Tatin - et les pommes sont mûres dans le jardin, alors j'ai dit que je pensais à faire une tarte Tatin... peut-être... si j'avais les pommes... qui étaient dans le pommier dehors... dans le noir...

** le soleil se couche maintenant vers 18h30 **

S'en est suivi une conversation de quelques minutes qui s'est terminée pas moi disant à Tom que s'il allait me chercher les pommes, je ferais la tarte.

Il est allé cherche les pommes. Damn!

J'ai trouvé dans les armoires des autres colocs ce qu'il me manquait pour faire une pâte à tarte et je me suis mise au travail. Voici ma recette:

Premièrement, la Pâte Brisée au robot culinaire - version planche à découper et cleaver (le gros couteau à large lame qu'utilisent les bouchers et qui fait partie de l'étonnante collection du 122 Nursery Rd)

1 3/4 T. de farine
1 cu. thé de sel
150g. de beurre doux
30g. de saindoux
1/2 T. d'eau froide ou un peu plus.

1. couper le beurre en tous petits morceaux et le mettre au congélateur 20-30 minutes
2. tamiser la farine 3 fois (c'est Pinard qui le dit) avec le sel
3(a) mettre la farine dans le robot, ajouter le beurre très froid et pulser quelques secondes
3(b) mettre la farine dans un bol, ajouter le beurre très froid et essayer le l'écraser dans la farine comme pour toute bonne pâte à tarte 'à la mitaine'. Se rendre compte que le beurre est vraiment trop froid pour être écrasé, se décourager quelques instants, laisser ses yeux tomber sur le méga-couteau aiguisé par le coloc cuisinier (ça c'est Tom) et reprendre espoir. Une poignée à la fois, déposer le mélange cubes de beurre+farine sur une planche à découper et attaquer le tout avec le cleaver. Faire sortir le méchant, remettre le mélange final - où le beurre est rendu en morceaux un peu plus petits que des grains de maïs - dans le bol.
4(a) faire tourner le mélangeur et ajouter l'eau glacée; arrêter le mélangeur dès qu'une boule se forme.
4(b) ajouter l'eau glacée au mélange dans le bol et brasser à la main pour former une boule. Bien s'assurer d'incorporer la farine récalcitrante qui reste au fond.
5. Mettre la boule sur un comptoir fariné, 'fraiser' quelques fois (pétrir, si vous préférez), séparer en deux boules égales, envelopper de pellicule plastique et mettre au froid.
6. 30 minutes plus tard, ou lorsque le reste de la tarte est prêt, rouler une moitié de la pâte de la grandeur désirée. Les bouteilles de Riesling entreposées au fond du frigo font un merveilleux rouleau à pâte improvisé et garderont le beurre bien froid.
NB. le secret de la bonne pâte brisée, c'est de ne jamais laisser le beurre fondre ou ramollir avant que la tarte ne soit au four.

Allright, la pâte faite et mise au frigo, voici le tour des pommes au caramel:

une dizaine de pommes - pelées, coupées en deux et le coeur enlevé
1/3 - 1/2 t. de beurre
2/3 - 3/4 t. de sucre
1/4 t. de sirop d'érable

Partir le four à 400F ou 200C

7. mettre le beurre, le sucre et le sirop dans une grande poêle, idéalement en fonte, ou à tout le moins sans poignée de plastique. Faire fondre quelques minutes à feux moyen en brassant avec une cuillère de bois.
8. quand le caramel est beau, y ajouter les pommes bien serrées et laisser mijoter jusqu'à ce qu'elles soient dorées - 10-15 minutes.
9. Retirer du feu, rouler la pâte, la mettre rapidement sur les pommes et mettre le tout au four.
10. Cuire environ 30 minutes, ou jusque la tarte soit joliment dorée.
11. Sortir du four, laisser reposer 5 à 10 minutes - pas plus ou le caramel risque de figer et les pommes refuseront de suivre la pâte - et renverser le tout dans une grande assiette.

Le résultat est beau à en baver (mais très peu photogénique) et bon à en lécher son assiette. Nous nous sommes retenus de baver, mais quatre d'entre nous n'ont pu résister à l'envie de lécher le caramel au fond de nos assiettes. CQFD.

lundi 16 avril 2007

!?!



Les fenêtres qu'on voit au bas de la photo sont au 4e ou 5e étage d'un édifice en construction, la voiture est fixée au mur en haut complètement de l'immeuble. Je ne comprends pas moi non plus.

La photo elle-même est une gracieuseté de Callum MacDonald, un nouvel ami de CouchSurfing.

On est allés voir un spectacle de Jazz en plein air hier après-midi au SOL Square - un développement commercial autour d'une petite place piétonne là où se rencontrent 4 ruelles derrière une des rues du centre-ville. Il y avait de gros sofas, des chaises de bistro, quelques tables et des chaufferettes au gaz, une scène temporaire et probablement plus de 200 personnes assises et debout à se geler le derrière de midi à 17h (l'automne est effectivement arrivé).

Le spectacle faisait partie du New Zealand International Jazz and Blues Festival - c'est étonnant tout ce qui se passe d'intéressant dans une si petite ville! Il y avait 5 groupes, 5 styles très différents - jazz kiwi (très funky), blues irlandais, jazz swing, jazz australien avec un chanteur/saxophoniste très show-off qui jouait de 2 sax en même temps, excellent jazz 'européen' - le talent était un peu inégal mais tous les groupes étaient bons, et certains excellents.

samedi 14 avril 2007

je suis cool

vendredi 13 avril 2007

Les murs ont tremblé

Juste avant 2 heures ce matin la pluie s'est mise à tomber et le vent s'est mis à souffler. Les murs de ma chambre ont tremblé. La moitié des fruits dans le pommier sont tombés - mûrs, pas mûrs. (ha! mûrs/murs! ... hé!hé...) C'était la Tempête avec une T majuscule, je pensais que le toit de la maison allait s'envoler.

J'étais réveillée parce que rentrée depuis à peine quelques minutes d'une date impromptue commencée une dizaine d'heures plus tôt à la Christchurch Art Gallery.
Musée-café-cinéma-bar à vin-resto japonais. 14h-16h-18h-20h30-23h...

Un appel paniqué de mes colocs vers minuit parce que j'avais disparu sans laisser de trace - un petit sourire en coin et un 'good morning' lourd de sous-entendus de la part de tout le monde ce matin.

Le p'tit bonheur de savoir que je suis irrésistible - c'est toujours agréable de se le faire rappeler, non?

jeudi 12 avril 2007

Sans addresse

J'ai reçu ce matin un formulaire pour m'inscrire sur le rôle électoral. J'ouvre l'enveloppe, je complète les sections A et B de la première page, je signe dans la case appropriée, je tourne la feuille,



je remplis la section C, je lis la petite note en haut de la section D...

... je relis la petite note en haut de la section D, je m'arrête un instant sur la première instruction - je cligne des yeux, je relis:



Eh ben...

mercredi 11 avril 2007

les colocs manquants (et la maison!)



Le 122 Nursery Road sous le ciel 'unseasonnably' bleu de Chch.




Tom dans la corde à linge - le petit mur blanc derrière lui, c'est notre toilette...




Peter devant la porte extérieure de sa chambre.




Les roses devant le 122 Nursery Road.

lundi 9 avril 2007

Joyeuses Pâques

Je manque d'inspiration ce matin. Je blâme le Sauvignon Blanc d'hier soir... On avait décidé de profiter de Pâques pour se faire un souper de colocs (moins Peter qui avait mal à la tête, plus Mick qui m'a servi de chauffeur pour aller chercher le vin en spécial à l'autre bout de la ville samedi).

Au menu: pizza maison - la recette de pâte à pizza de Daniel Pinard, plus ou moins traduite par moi, garnie communautairement dans le style 'fond de frigo' puisque toutes les épiceries étaient fermées pour la journée. 4 pizzas, 4 'garnisseurs', 4 styles très différents et tous aussi délicieux les uns que les autres. La plus belle des pizzas était sans conteste celle de Tom, qui n'a pu cacher son passé de chef cuisinier plus longtemps et nous as donné une Sweet Chilli Tuna digne d'un restaurant, sous l'oeil attentif de 4 spectateurs affamés - on était tous collés ensemble penchés par-dessus son épaule à admirer la distribution élégante du thon, la répartition symétrique du camembert et le drizzling artistique de la sweet chilli sauce. De toute beauté!

Pour dessert, un gâteau au chocolat Betty Crocker de Bérénice, et une excellente tarte 'deep dish' aux pommes du jardin et framboises. Il a fallut un petit appel à ma mère pour ses recommandations sur la meilleure façon réussir une tarte avec un moule à gratin - ce qu'on avait qui se rapprochait le plus d'un moule à tarte... en fait, le seule moule qu'on a dans la maison... - et le résultat fut la dé-li-cieuse naissance de la tarte 'deep dish'.

On avait repoussé les sofas, installé la table avec sa rallonge au centre du salon, trouvé un couvre-douillette inutilisé pour servir de nappe, allumé des bougies et fermé l'horrible plafonnier. Après avoir préparé les pizzas ensemble - 6 personnes dans notre toute petite cuisine se marchant sur les pieds sans pouvoir arrêter de rire - on s'est attablés pour déguster nos créations. Il y avait du bon vin, de la bière pour nos Anglais, et les fou-rires ont continué jusqu'à la fin de la soirée.

Je m'ennuie de vous toutes-z-et-tous, je m'ennuie de nos soupers improvisés et de nos soirées de films sur les super-sofas du salon. Cuisiner pour et avec tout le monde hier soir, rire toute la soirée, la façon dont on s'est retrouvés dans la cuisine à la fin de la soirée même si la pièce est vraiment trop petite pour y mettre 6 personnes en même temps, m'a permis de me sentir chez-moi ici pour la première fois. C'est bon signe.

vendredi 6 avril 2007

(027)323-2257 sur la plage

Après un été 'unseasonnably cold' à Hamilton, l'automne à Chch est 'unseasonnably warm'. Profitant d'une autre superbe journée ensoleillée, Naoya (lui), Mariko (elle), Berenice et moi sommes allés faire un tour sur la plage à Sumner, en banlieu de Chch - l'autobus #5 passe à 10 minutes de marche de la maison et nous dépose directement sur la plage.


Derrière: moi et Bérénice (Thaïlande); devant: Naoya et Mariko (Japon)
En haut d'un gros rocher volcanique au milieu de la plage - la vue était superbe mais même si grimper nu-pieds et marcher dans le sable mou, 5 jours après une foulure, c'est bon signe, ce n'était décidément pas la meilleure de mes idées.


Dan ne savait pas que son numéro de cellulaire était écrit sur la plage. Deux gars l'ont appelé en même temps qu'on prenait la photo et il n'avait pas la moindre idée de ce dont ils parlaient. Dan a des amis au sens de l'humour douteux mais déterminés!

Coeurs endoloris - épisode 4

Après une nuit passée dans une cellule du NightWatch au poste de police central de Chch, Peter est passé en Cour vers 10h45, la mèche de travers et l'air un peu hagard, entre un membre de gang de rue et un apprentis-cambrioleur.

Libéré sous caution, il devra être de retour devant le juge le 19 avril. S'il est condamné, son visa sera probablement révoqué et il sera renvoyé en Thaïlande. Comme il ne veut que ça - retourner chez lui le plus vite possible - la semaine prochaine nous allons essayer de voir s'il y a moyen de lui éviter un procès et de lui permettre de partir plus rapidement. Évidemment, il fallait que toute cette aventure se passe juste avant la fin de semaine de Pâques, quand le pays entier est fermé du vendredi au lundi (ou même mardi!).

Le moment comique (il en faut bien un pour alléger tout ce drame): quand Peter a récupéré ses effets personnels au poste après avoir été libéré, le policier lui as remis, entre autres lacets, ceinture et petit change, le hamburger qu'il avait dans son sac lors de son arrestation la veille. Ça, c'est faire son travail au pied de la lettre!

Pour Viviane: d'un arctique à l'autre

Je vérifie trop peu souvent mes courriels sur Yahoo!... J'ai reçu le message suivant le 30 mars - Patricia, une amie de McGill, est de retour en Finlande pour une petite visite, après y avoir complété un Certificat en études arctiques à l'automne (nord-hémisphérien) 2006. Inutile de dire que je suis jalouse de ses aventures (nonobstant le soap-opera qui se déroule dans mon salon).

Hei Hei!
I don't have much time to write, but I just wanted to tell you all that I just spent a week in the high Arctic... It was magnificent. I'm writing from Svalbard, situated at the 78th degree latitude north. Yes, there are polar bears and we have to carry riffles when we get out of the city limits. (The city, as you might imagine, is not very big... Limits happen fast.) There are also tiny reindeer, seals, walruses and a bunch of other animals we read about in books. But since most of the species are protected, get this, the souvenirs are imported from Canada!!!! Yes yes, I found leather mits made in Alberta and polar bear skins from Nunavut. When the saleslady asked me if she could help me with something, I told her that I really really wanted something made in NORWAY.
Anyways, you can imagine that this place is gorgeous. There's glaciers and snowy mountains and the most beautiful thing of all is the silence. There's something intoxicating about it. Of course, I have pictures. You'll get to see them.
I'll tell you more when I come back...
Take care!!
T.

Incidemment, Hei Hei est le nom d'un quartier de Chch, à l'ouest de la ville, tout près de Shirley.

mercredi 4 avril 2007

Coeurs endoloris - épisode 3

Le drame s'amplifie.

Je suis suis revenue de l'université juste avant 21h - lectures de dernière minute pour mes 2 heures de cours demain matin. J'ai déposé mon manteau dans ma chambre, je me suis préparé un petit souper tardif et j'étais à mi-chemin entre la cuisine et la table à dîner (dans le salon) lorsque la porte s'est ouverte sur Bérénice, l'air bouleversée.

"Peter was clamped"

Je l'ai regardée, perplexe. Clamped?

"Did you get my txt?" elle était à peine entrée, la porte n'était pas encore fermée mais c'était clair qu'elle avait pleuré. Elle a répété "Peter was clamped by the police" en mettant ses poignets ensemble devant elle. Clamped... menotté. Peter s'est fait arrêter par la police ce soir.

***
Dimanche soir, Bérénice en a eu assez des illusions de Peter. Elle a sorti sa voix sérieuse et lui dit et redit que ce qu'il espérait depuis presque 4 ans ne se réaliserait jamais. Elle l'a forcé à le répéter lui-même à voix haute - il semblait avoir compris, malgré un refus obstiné d'accepter la situation comme étant finale. Ça parlait fort, ça criait, des portes on claqué, mais le lendemain Peter semblait s'être calmé. Il était un peu taciturne, mais souriant, attentif - il s'est occupé de moi et de mon pied foulé comme une mère-poule, mais ça c'est une autre histoire... - et d'humeur égale tant lundi qu'hier.

Il avait congé aujourd'hui et a profité du beau temps pour aller se promener en ville. Bérénice l'a rejoint après sont travail, à sa demande. Ils ont marché et discuté, mais Peter revenait sans cesse sur ce qui est maintenant une obsession, soit la certitude que s'il lui laisse juste un peu plus de temps, Bérénice finira bien par tomber amoureuse de lui. Ses objections à elle tombaient à nouveau dans le vide alors, inconfortable, elle a proposé qu'ils s'arrêtent manger.

Une fois au Burger King au centre-ville, la discussion et l'inconfort ont continués jusqu'à ce que Bérénice décide d'envoyer un txt à une de ses amies pour avoir un peu de support moral. Peter s'est alors brusquement emparé de son téléphone. Elle a tenté de le reprendre, mais sans succès. Le ton a monté des deux côtés, mais les réactions de Peter étaient de plus en plus violentes et, apeurée, Bérénice est sortie du restaurant sans son téléphone.

Elle est partie en direction de Cathedral Square, le centre touristique de la ville - Peter l'a suivie et l'a brusquée. Elle a essayé de prendre son téléphone à lui dans son sac, mais il l'a repoussée et l'a jetée à terre. Elle s'est relevée, sous le choc, et s'est sauvée. Il l'a rattrapée et l'a envoyé valser sur un des support de béton qui tiennent les bancs publics. Il lui a lancé le téléphone, qu'il avait depuis le restaurant, et s'est penché sur elle pour lui demander si elle était ok. À terre, en larmes et terrifiée, Bérénice a été 'sauvée' par des passants qui sont intervenus et sont allés chercher la police - il y a un poste en plein milieu de Cathedral Square.

Peter s'est donc fait arrêter. Bérénice a donné une courte déposition, mais elle avait relativement peu d'influence sur la suite des évènements: la place était pleine de touristes et l'agression a été capté par plusieurs sur vidéo.

Les policier l'on reconduite à la maison, elle nous a expliqué la situation et a pu appeler sa mère en Thaïlande. Elle semble un peu plus calme, mais elle répète que c'est de sa faute, qu'elle a causé du trouble et qu'elle a mis Peter dans le pétrin. Je fais mon possible pour lui faire comprendre que ce soir Peter est 100% responsable, que c'est lui le méchant, qu'il s'est mis lui-même dans le pétrin, qu'elle est la victime, qu'elle a subit l'agression... sans beaucoup de succès je dois dire, mais Sam (ahhh! Sam...) est venu la rejoindre et j'espère qu'il saura être plus convaincant que moi.

Berenice passe la nuit dans ma chambre, pour ne pas être seule et pour ne pas être dans 'leur' chambre. On verra demain soir si elle s'installe pour quelques jours - après tout, ce n'est pas la place qui manque.

Peter passe la nuit au poste de police et sera en cour demain matin. J'ai envoyé un message à mon superviseur pour expliquer la situation et j'irai au tribunal plutôt qu'en classe, pour m'assurer que Peter est correct et savoir plus en détails ce qui va suivre - y aura-t-il une accusation formelle? est-ce que son visa va être révoqué? s'en tirera-t-il avec un amende?

La suite dans le prochain épisode...

**********

La réaction de Bérénice est un étrange mélange de sa personnalité forte qui refuse la possibilité d'être la victime de quoi que ce soit ou d'avoir peur de quelqu'un, et de sa culture Thaï où la violence conjugale est sinon acceptée, du moins courante, et évidemment la faute de la femme. Le fait que Sam connaisse autant cet aspect d'elle - il a vécut en Thaïlande - que sa personnalité très occidentale devrait l'aider à l'aider.

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Je me suis foulé le pied - pas la cheville, le pied - lundi matin. J'étais debout dans la cuisine, je venais de terminer de passer la balayeuse, je parlais à Peter, je me suis retournée en faisant un pas de côté je me suis enfargée soit dans le tapis, soit dans mes propres pieds... typique...

J'ai passé la journée la patte en l'air avec un sac de glace sur le pied, à 'convalescer' en regardant de mauvais films avec mon coloc cardiaque. J'ai un paire de belles béquilles rouges, j'ai mal aux bras et je marche vraiment lentement - même Tom est plus rapide que moi, 8 jours après sa crise cardiaque! - mais des radiographie lundi soir ont confirmé que ce n'est qu'une foulure et je devrais être sur pied (littéralement) dans une semaine.

Incidemment, j'ai découvert une des joies d'être résidente permanente: mes accidents, aussi maladroits et de-ma-faute soient-ils, sont couverts par le régime ACC gouvernemental. Le médecin, le physio, le taxi pour se rendre chez l'un et chez l'autre, tout est payé par le gouvernement. Avoir les deux pieds dans la même gougoune n'a jamais été aussi gratuit!

dimanche 1 avril 2007

coeurs endoloris - épisode 2

La nuit dernière, 2 heures du matin.

Je dors à poings fermés, heureuse de ma journée - j'ai pédalé jusqu'au marché public où j'ai acheté une tonne de basilique, j'ai passé l'après-midi à essayer différentes recettes de pesto, nous avons regardé Rumble in the Bronx en 'famille' en mangeant mes concoctions sur des pâtes fraîches et j'ai finis la soirée avec Tom, Mick, Anchorman et une demi bouteille de Pinot Gris de l'épicerie. La belle vie, un repos bien mérité.

*bam-bam*

*bam-bam-bam*

quelqu'un cogne à ma porte... à 2 heures du matin? ah non... pas une autre crise cardiaque, toujours!?

Je me lève et j'ouvre la porte, encore endormie: Peter-le-coloc me regarde, inquiet, tout à fait réveillé, et me demande si Bérénice est avec moi.

... Ah... Bon... Euh, non, Bérénice n'est pas avec moi. Non, je ne sais pas où elle est. Non, je ne suis pas vraiment inquiète. On est samedi soir, elle a 22 ans, elle est probablement sortie - avec Sam.

C'est ce qui se passe quand on me pose des questions à 2 heures du matin: je ne pense pas, je réponds. Laissez-moi vous dire que l'idée de Bérénice avec Sam à 2 heures du matin n'était pas la meilleure façon de calmer Peter. J'envoie un txt à B et j'ai la mauvaise idée de dire que je l'appellerai si elle ne répond pas au txt - avant même que je termine le message (c'est pas clair un 'clavier' de cellulaire à - vous l'aurez deviné - 2 heures du matin!) Peter appelle lui-même.

Comme B ne répond pas, sa panique s'accroît. Il revient me voir, il est accroupi au bout de mon lit, la tête entre les mains. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui? Ce n'est pas que je m'en fiche, mais je suis sérieusement en train de me rendormir.

Je crois que je me suis effectivement endormie. Je me suis réveillée vers 3h pour une petite rencontre avec notre hérisson en résidence, mais la tragédie thaï semblait s'être résolue.

***

Bérénice est rentrée à 4 heures du matin. Peter devait travailler jusqu'à cette heure-là, elle croyait qu'il n'aurait pas son téléphone, alors elle ne l'a pas averti qu'elle serait sortie. Il a fini plus tôt que prévu, la panique a suivi peu après. Ah! le manque de communication!

J'ai eu des excuses pour le réveil intempestif, et de quoi vous tenir en haleine le temps de quelques lignes - pas mal!