vendredi 30 mars 2007

paresse, jardinage et coeurs endoloris (un vrai roman)

Je lis les aventures de Viviane à Kuujjuak depuis quelques jours - le printemps à -30? mouais, bon, je vais arrêter de me plaindre de la pluie - et elle me rappelle que ça fait une éternité que je ne me suis pas servie de mon appareil photo manuel. Je vous promets toujours des photos prises avec les caméras digitales des autres, mais si je veux vraiment vous montrer mon nouveau chez-moi, je devrais sortir mon vieux Minolta de son sac et me mettre au travail.

C'est donc décidé: ma résolution du vendredi soir est de sortir samedi matin pour profiter de la lumière matinale et photographier la maison, le quartier, la ville. Ça me donnera une excuse pour me lever tôt et aller faire un tour aux marchés publics.

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paresse?

Je n'ai toujours que 2 heures de cours obligatoires à chaque semaine. Je n'ai toujours pas reçu les questions pour les 3 dissertations que j'aurai bientôt à rédiger. Je n'ai vraiment pas grand chose à faire. Ce qui nous mène au...

jardinage?

J'ai confirmé le deal avec mon proprio! Il hésitait encore après une semaine de délibération, puis sa conjointe est venue faire un tour à la maison pour 'nettoyer' (!?!). Elle a vu ce que j'avais déjà accomplis et voilà - on était en affaire.

Je suis passée à la bibliothèque de Chch faire le plein de livres sur les jardins en NZ, pour mieux comprendre les saisons (et, soyons honnête, les plantes aussi - il ne s'agit plus d'un potager en pots sur mon balcon du 3e). Je suis particulièrement intéressée par le Weedless Garden et après un nettoyage sommaire (bouteilles, verre cassé, vieux emballages de plastique, clous, céramique, billes, mégots, etc) j'ai commencé à recouvrir mes plate-bandes de papier journal et de compost. Mes efforts ont été de courte durée, faute d'assez de compost et de journaux. La pluie s'était aussi remise à tomber alors je suis retournée à mes livres pour essayer de comprendre la psychologie des bulbes et la meilleure façon de les séparer (médiation? force?).

J'ai essayé de transporter un sac de 40 litres de compost en vélo la fin de semaine dernière et le résultat était (très très) dangereusement instable. Je vais donc attendre que mon proprio vienne me réapprovisionner en voiture.

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Aaaaahhhhh, il s'en passe des choses au 122 Nursery Road (a.k.a. chez-moi), et les coeurs en souffrent!

Tout d'abords, littéralement: Tom, l'anglais qui a pris la place de Klara la Tchèque, nous a fait une petite crise cardiaque mardi matin. En Vrai Homme il s'est conduit lui-même à la clinique. En pleine crise cardiaque. Ouais.

Les choses n'étaient pas très claires la première journée. Lorsque j'ai croisé Laura l'Américaine en avant-midi elle m'a dit que Tom s'était levé vers 5h du matin (elle était restée debout toute la nuit pour préparer ses bagages) avec une douleur intense dans l'épaule gauche et était éventuellement parti à la clinique 24h. "Quelque chose de musculaire; ben non, ça ne peut pas être une crise cardiaque, c'est le bras gauche qui lui faisait mal!" - elle ne fait rien pour améliorer la réputation des américains, elle, c'est certain...

Plus tard dans la journée Peter le proprio m'a envoyé un txt (message texte sur cellulaire, pour les non-technologiques) "Tom ne reviendra pas pour quelques jours, il a été admis sous suspicion de crise cardiaque mineure"... panique à la maison, surtout qu'on ne savait ni son nom de famille, ni son numéro de cellulaire, ni l'hôpital où il était... On a fini par retrouver sa trace et Mick, un de ses amis qui vit à Christchurch, nous a donné de ses nouvelles en fin de journée. Peter le coloc, Berenice et moi sommes allés le visiter hier après-midi (juste entre les deux périodes de visite, bien entendu) et il avait plus l'air d'un gars en vacances que d'un malade. Il a 28 ans, est en super forme, n'a pas de problème de cholestérol ou de haute pression - les médecins sont tellement fascinés par son cas qu'il en a quatre à son service! Il s'est fait opérer (par cathéter) cet après-midi pour réparer ce qui ne va pas et devrait être de retour à la maison demain.

Les coeurs endoloris au figuré, après ça, c'est de la p'tite bière, me direz-vous. Et pourtant... dans la chambre d'à côté la souffrance est palpable. Émotionnelle, intangible, intense. Je vous explique: Peter et Bérénice, de la Thaïlande, partagent la chambre à l'arrière de la maison. Ils partagent aussi le lit queen. Ils se connaissent depuis des années, mais ils ne sont pas un couple - ils avaient chacun leur chambre dans une autre maison pour quelques semaines mais leur budget en souffrait alors ils ont décidé de prendre une chambre plus grande, à deux. C'est une entente un peu étrange, mais bon, ils doivent savoir ce qu'ils font...

Seulement voilà, Peter aime Bérénice. D'après ce que j'ai compris, ça fait des années qu'il "l'attend", et leurs familles en Thaïlande attendent clairement la même chose. Le problème est que Bérénice a d'autres plans en tête. Elle a Sam en tête (ça fait une semaine qu'il la reconduit à la maison après le travail tous les soirs 'parce que c'est dangereux à cette heure (22-23h) en vélo'), Sam qui vient de laisser sa blonde et qui trouve la cohabitation de B et P un peu louche. Au milieu de ce triangle amoureux, Bérénice voudrait bien que Peter et Sam soient amis, parce qu'ils sont tous les deux tellement bien (!).

Je n'ai plus besoin de téléromans, le drame se passe carrément dans ma cuisine!

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Sur le plan maisonnée, nous sommes finalement complets pour un bout de temps. Naoya est déménagé dans la chambre de Laura mardi soir et sa copine Mariko est arrivée aujourd'hui. Ils viennent du Japon et sont en NZ avec un visa vacances-travail, pour apprendre l'anglais de façon plus concrète. Ils ont l'air cool, et prêts à participer au ménage - que demander de plus?

mercredi 28 mars 2007

Il pleut, il pleut, bergère...

Temps approprié pour remplir mes déclarations d'impôts!

Et c'est toujours plus long et plus compliqué que ce à quoi je m'attends. Cette année je suis en train de me dire que ça vaudrait probablement la peine de retrouver mes reçus pour tout ce que ma dentiste m'a fait depuis l'été 2005. En 12 mois: 4 dents de sagesse arrachées, deux nettoyages et un traitement de canal... ça fait beaucoup d'argent dépensé! Remboursé en partie (minimale) par l'assurance de l'université, et en partie par l'assurance de mon père pour les dents de sagesse, mais tout de même un trou béant dans mon budget. Mais il semblerait que je peux réclamer une partie de ces 'frais médicaux' comme crédit d'impôt. Ô joie! Ô casse-tête! (je suis loin d'être certaine d'avoir déménagé tous ces reçus jusqu'ici...)

J'ai passé l'avant-midi là-dessus, alors pour me changer les idées et mettre un peu d'énergie dans cette journée tristounette, je pense aller faire un tour à la première rencontre de la nouvelle Vegetarian Society of Canterbury University.

Christchurch est apparemment la ville la plus vegie-friendly du pays, et le long bras de l'asso végétarienne néozélandaise tente de s'étendre au campus de l'université. Je ne suis toujours pas végétarienne, mais 1)pour des raisons budgétaires, 2)à cause un four qui ne fonctionne pas vraiment, et 3) avec le merveilleux livre The New Moosewood Cookbook qu'Anaïs m'a donné il y a quelques semaines, je cuisine presque exclusivement sans viande depuis mon arrivée à Chch. C'est bon, ça tient au ventre, et ça se garde une éternité dans le frigo! Le repas étudiant-pauvre par excellence! (des recettes sous peu)

Je me réchauffe un restant de soupe aux lentilles et je pars attraper l'autobus - même avec mon super imperméable, pas de vélo avec un temps pareil.

ciao!

samedi 24 mars 2007

An inconvenient truth


le hasard fait bien les choses... c'est le Non Sequitur d'aujourd'hui - je reviens justement de voir An Inconvenient Truth, le film d'Al Gore sur le réchauffement de la planète, en plein-air à Cathedral Square. Un excellent film, quoiqu'un peu trop répétitif après deux heures assise dehors, à terre sur un petit coussin, la température assez basse pour faire de la buée en respirant. Réchauffement, réchauffement...

Dimanche dernier c'était la tempête de grêle (des grêlons de la grosseur d'un pois-chiche! je n'avais jamais rien vu de tel!) au milieu du déluge sur la moitié de la ville pendant qu'au bord de la mer, à 20 minutes d'autobus de chez-moi, le soleil brillait de tous ses feux. Allez comprendre!

Au moment où j'écris ces lignes j'ai une envie terrible d'aller étriper un de mes voisins à mains nues: il y a un party quelque part près d'ici et système de son qui se fait abuser. Je n'ai aucune idée de la musique qu'ils jouent, autre que les basses sont assez fortes pour me donner mal au coeur. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et en général il faut attendre 23h et avoir l'adresse exacte pour appeler le Noise Control. Oui, j'ai leur numéro (24/7) sur 'automatique' dans mon cellulaire.

Je vous laisse donc sur la bonne nouvelle de la semaine - deux de mes quatre heures de cours par semaine ne sont pas obligatoires... - et je m'en vais à la recherche de la source de tout ce bruit.

mardi 13 mars 2007

rien de tel que...

... un p'tit verre (ou deux) de vin blanc

... quelques uns des biscuits que Maren a fait cet après-midi (tellement meilleurs que les miens)

... Tango de Carlos Saura (sur DVD)

... le tout 'en famille' dans le salon, étendus sur tous les sofas


Un des plaisirs de vivre dans une grande maisonnée!

il pleut à boire debout

il fallait bien que ça finisse par arriver - trois jours de temps gris en 3 semaines et demi à Christchurch, ce n'était pas naturel. Hier il faisait au moins 25 au soleil. Aujourd'hui il n'y a pas de soleil - et il ne fait pas plus que 12. La bonne nouvelle, c'est que mon nouvel imperméable est vraiment imperméable! et la doublure est vraiment chaude! (c'est quand même décourageant d'avoir à m'en rendre compte si tôt) L'automne arrive...

Deux semaines d'université et six heures de cours plus tard, tout semble bien aller. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai un total de 3 dissertations de 5000 mots à faire pour la session. J'aurai définitivement plus de travail à faire à l'hiver, mais pour l'instant, la vie d'étudiante graduée est tout ce qu'il y a de plus confortable. Je profite (hum... profitais) du soleil pour nettoyer et améliorer mon jardin - je suis en négociations avec mon proprio pour échanger 30$ de loyer par semaine contre 3 heures hebdomadaires d'entretient et de travaux sur le terrain. J'espère que ça pourra fonctionner: mon budget et le jardin s'en porteraient nettement mieux!

En attendant je suis les conseils de ma mère et je me concentre sur mon petit coin à moi, ce que je vois quand les portes de ma chambre sont ouvertes et là où je passe plus de temps.

Et avec la pluie d'aujourd'hui, je me concentre sur mes lectures de politique (également un conseil de ma mère).

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La maison est en mouvement: Daniel et Carola (les Chiliens) ont trouvé une chambre plus près de leur travail et déménagent d'ici la fin de la semaine et Klara, qui a enfin terminé son cours d'anglais, se prépare pour aller voir le reste du pays; elle part dans une semaine. Les visites ont commencé, je me retrouve guide non officielle quand le proprio n'est pas libre - et j'en profite pour essayer d'influencer un peu le choix. Après tout, c'est moi qui doit vivre avec ces nouveaux locataires!

Deux amis de Klara, Maren et Stewart, qui sont déjà restés dans la maison pour une semaine il y a quelques mois, sont également de passage en ville en route vers l'Île du Nord et sont venus économiser sur le backpacker en dormant sur nos (très inconfortables) sofas pour deux ou trois nuits. Ils sont très, très sympathiques, mais à 7 dans notre petite cuisine ça commence à faire serré.

Entécas, ils viennent tout juste de rentrer et le plan pour l'après-midi tourne autour d'une tentative de faire du pain.

Je vous en redonne des nouvelles.

lundi 5 mars 2007

un peu plus et j'oubliais

Presque 10 jours sans nouvelles. Je devrais avoir honte.

J'avoue que je ne suis pas très inspirée ce soir - j'ai juste envie de m'asseoir et ne plus bouger. J'ai passé l'après-midi à marcher en ville à la recherche d'une cafetière pas chère, sans succès. Alors je suis revenue avec un imperméable (40% de rabais!) et des fèves noires (je vais pouvoir faire le chili végétarien de ma soeur!).

Ma mère et ma soeur étaient de passage à Chch (prononcé quelque chose comme Che-che, ou Ch'-chuh) pour la fin de semaine et après un café à l'université et un tour de campus pour elles et deux heures et demi de débat sur l'utilité douteuse du droit international pour moi (ça commence bien l'année), nous sommes parties pour la Côte Ouest. En Daihatsu Charade, rien de moin:

Je ne me souviens pas être jamais embarquée dans une voiture aussi petite. Elle a peiné un peu dans les côtes d'Arthur's Pass (dans les Alpes du Sud, cliquez ici pour une photo panoramique), mais nous a vaillamment transportées du Pacifique à la Mer de Tasman et le long de la côté ouest dans des paysages tous plus spectaculaires les uns que les autres. Je n'ai pas pris de photos avec ma caméra (le bouchon de l'objectif a été mangé par Kloé alors j'évite de transporter la lentille non-protégée) mais je devrais avoir sous peu celle de ma mère et de ma soeur.

La mer était bleue, les champs de tussock dorés, les montagnes brunes et désolées d'un côté et verdoyantes de l'autre, et nous avons même pu apercevoir les neiges éternelles! Nous nous sommes baignées dans une rivière là où elle se jetais dans la mer, nous avons marché le long de falaises et dans des forêts de fougères, nous avons exploré (brièvement) des formations rocheuses étranges, et je me suis fait dévorée vivante pas les mouches de sable.

Nous étions de retour hier soir, ce matin j'ai profité des dernières heures de location de la voiture et nous sommes allées faire quelques courses pour moi avant de nous dire au revoir chez le locateur - Suzanne et Anaïs sont retournées à Hamilton et je suis partie marcher en ville.

Il me reste à vider la méga-valise qu'elles m'avaient apportée - ce qui restait chez ma mère lors de mon départ il y a deux semaines - et à refaire un peu de ménage dans ma chambre. Après la belle vie, demain la vraie vie (a.k.a. le quotidien) recommence et je m'attaque aux problèmes à régler avec la poste, l'université et Studylink... je ne veux pas y penser ce soir, je suis épuisée mais heureuse et pleine de soleil et je vous souhaite un printemps hâtif.